Cinq ULTIM® s’élancent samedi à 13h de Concarneau sur la deuxième édition de la Finistère Atlantique qui va les mener jusqu’à Antibes (1760 milles). Si les conditions au départ s’annoncent calmes, les équipages vont vite entrer dans le vif du sujet, avec beaucoup de vent une vingtaine d’heures plus tard au passage du cap Finisterre, avant de retomber dans une dorsale. De quoi offrir du jeu et des rebondissements.
Après deux journées ventées et pluvieuses sur le sud du Finistère, le soleil a commencé à timidement pointer le bout de son nez ce vendredi du côté de Concarneau. Le grand bleu est annoncé pour samedi à l a mi-journée, l’occasion pour les spectateurs à terre et sur l’eau de suivre dans les meilleures conditions le départ de la deuxième édition de la Finistère Atlantique. En revanche, le vent risque de se faire désirer, avec environ 5 nœuds sur la zone de départ devant la ville fortifiée.
Des conditions que les coureurs au large redoutent toujours et qui, d’entrée, peuvent créer des écarts. « Toutes les zones sans vent sont des zones de danger, confirme Sébastien Josse, engagé sur le Maxi Banque Populaire XI auprès d’Armel Le Cléac’h. Sur ce début de course, il va falloir s’extirper du vent faible, le premier qui récupérera la pression de la dépression prendra un avantage. »
Les effets de la dépression en question, qui se déplace des Açores vers les îles britanniques, vont en effet vite se faire sentir, avec un vent de sud-est qui ne cessera de monter dans la journée de samedi, permettant aux ULTIM® d’allonger la foulée. Le vent basculera ensuite au sud-ouest au passage du cap Finisterre, pointe nord-ouest de péninsule ibérique, qu’ils devraient atteindre en une vingtaine d’heures. « On devrait avoir aux alentours de 30-40 nœuds, avec peut-être des rafales à 50, et 5-6 mètres de mer, prédit le Britannique Alan Roberts, membre de l’équipage d’Actual Ultim 3, mené par Anthony Marchand. Peut-être qu’il y aura une décision à prendre, entre plus de vent au large et un peu moins plus proche des côtes espagnoles, à chacun de gérer la prise de risques. »
Pour Thomas Coville, skipper de Sodebo Ultim 3, le scénario du début de course est parfaitement adapté au format en équipage : « Ça va être intense physiquement et techniquement, on va passer d’un mode marginal volant à un mode volant puis très volant. Il faudra ensuite anticiper le plus possible par rapport au vent fort et à la mer qui s’annoncent, ça va être génial de gérer ces transitions en équipage. »
Sébastien Josse abonde : « Sur cette entame, on aura le droit à des conditions très changeantes toutes les 10-15 heures, toute la garde-robe va y passer, ça sollicitera beaucoup l’équipage. Le passage du cap Finisterre au près ou au reaching dans 30-35 nœuds de vent va mettre les organismes un peu à plat, mais derrière, il faudra être capable de remettre du charbon et toute la toile, en perspective de la dorsale qui se présentera, dans laquelle chaque mètre comptera. Un mètre gagné peut se transformer en milles à l’arrivée. »
Effectivement, passé le gros coup de vent au cap Finisterre, les maxi-trimarans retomberont dans du petit temps sous la forme d’une dorsale anticyclonique (extension d’un anticyclone) qui leur barrera la route du sud au large du Portugal et pourrait provoquer un regroupement général. Bref, ça ne va pas chômer à bord des cinq ULTIM®, et malheur à celui qui traînera en route, ce qui n’est pas trop le style des équipages en lice. « On sait que tout le monde va jouer le coup à fond. Quand on est bord à bord, comme ce sera sans doute le cas sur une partie de ce début de course, il n’y en a pas un qui enlèvera le pied de l’accélérateur », confirme Charles Caudrelier, skipper du Maxi Edmond de Rothschild. « Il y aura beaucoup de points stratégiques à bien négocier, conclut François Gabart, qui mène l’équipage de SVR-Lazartigue, la course promet d’être une belle régate au contact avec des regroupements. » Et donc du suspense, sans doute jusqu’au bout. La flotte est attendue à Antibes jeudi 3 octobre.