Samedi 3 mai prochain, à 13 heures, 90 Mini 6.50 s’élanceront de Pornichet pour un parcours de 300 milles entre l’île de Groix, les Sables d’Olonne et retour. Une course en solitaire, dense, exigeante, et pour 24 des concurrents… une grande première.
Premiers bords en solo, premières nuits en mer, premiers défis, première confrontation avec soi-même. Une sorte de rite de passage où l’appréhension se mêle à l’adrénaline, et où chacun embarque avec ses rêves, son histoire et ses propres objectifs.
Ils ont 19, 24 ou 62 ans. Certains sortent tout juste de l’école, ont été athlètes de haut niveau dans un autre sport, d’autres ont bourlingué jusqu’aux Antilles, ou carrément pris part à la Route du Rhum. Leur point commun ? LA Pornichet Select 6.50 sera leur toute première course en solitaire. Chacun vient avec son histoire, ses rêves, ses doutes. Et tous prennent le départ pour la même raison : apprendre, se dépasser, et faire un pas de plus vers la Mini Transat, le graal ultime.
Gilles, 62 ans, quatre Route du Rhum au compteur, et une « babouche Gilles »
© AFP PHOTO / JEAN-SEBASTIEN EVRARD
Buekenhout, 62 ans, est sans doute l’un des plus expérimentés des « rookies ». Et pourtant, lui aussi vit une première : sa première course en solo sur un Mini 6.50. Son bateau, un proto baptisé Martine, est son nouveau terrain de jeu. Une sorte de retour à l’essentiel.
« J’ai pris le départ de quatre Route du Rhum en trimaran de 50 pieds, mais là, j’ai voulu réduire la voilure. Le trimaran, c’est génial, mais ça coûte cher ! » raconte-t-il avec le sourire. Lui se définit comme un « amateur averti ». Il aime la technique, la bidouille, l’apprentissage permanent. « Je voulais une babouche (étrave ronde, ndlr), un petit bateau capable de jouer devant. Et puis, ça mouille moins ! ».
À bord de Martine, il espère surtout progresser sur les manœuvres sous spi : « Mon objectif, c’est d’avoir moins d’appréhension. Je ne me mets pas trop de pression, mais j’espère ne pas avoir 30 nœuds de vent… » explique Gilles qui ne cache pas que dans la famille des Ministes, certains le prennent pour le père qui accompagne son fils, plutôt qu’un concurrent. Il n’y a pas d’âge pour vibrer de sa passion…
Madalena, 19 ans, des posters de la Volvo Ocean Race dans la chambre
À l’autre bout du spectre, il y a Madalena Casanova, 19 ans. Elle sera la benjamine de la course, et fêtera ses 20 ans en mer (date de naissance : le 6 mai 2005 !). Née au Portugal, tombée amoureuse de la voile en regardant la Volvo Ocean Race depuis les quais de Lisbonne, elle a tout plaqué pour tenter l’aventure au large.
« J’avais 7 ans, on regardait le départ. Le bateau Puma m’a fascinée. J’avais des photos partout dans ma chambre… » Depuis, elle a embarqué sur le Mirpuri Foundation Racing Team, grâce à l’inspiration d’un skipper : Antonio Fontes, qui lui a donné « les ailes » pour croire en son projet.
Aujourd’hui, elle navigue sur un Mini série, Por Stinkfoot, avec une idée claire : apprendre, apprendre encore, et tracer sa route vers la Mini Transat. « Être la plus jeune, c’est une fierté. Mais c’est aussi une pression. Certains pensent que je devrais être à l’école… Moi, je suis heureuse ici, sur ce petit bateau ! ».
Ronan, ingénieur du large devenu marin solo
© Antoine Iché – Plastimo Lorient Mini 2025
Ronan Vicariot, 34 ans, n’a rien du novice. Il a travaillé sur le trimaran de François Gabart, bossé au bureau d’études du bateau anglais pour la Coupe de l’America, et traversé l’Atlantique jusqu’à Cuba sur un Half Tonner ! Pourtant, cette Pornichet Select sera aussi une première : sa toute première course en solitaire, à bord de Senor Blue, un proto équipé de foils qu’il a lui-même modifié.
« C’est aussi ma première navigation en solo sur ce bateau ! Le but, c’est de prendre mes marques, d’apprendre à gérer mon sommeil. » Il sait que le bateau va vite, très vite. Il sait aussi qu’il lui reste à trouver son rythme à bord. « La compétition me manquait. J’ai beaucoup navigué, mais là, je me lance pour moi. »
Baptiste, futur mini-transatien qui concrétise son rêve
© Ronan du Cleuziou
Baptiste Barthelemy, 24 ans, est un autre visage de ce groupe de bizuths aux mille facettes. Actuellement dans la marine marchande, il a toujours rêvé de découvrir le large en solo. Cette Pornichet Select 6.50 est sa première course au large en solo.
« J’ai déjà fait 24 heures seul, pour m’entraîner. Mon problème, ce n’est pas le sommeil… c’est de manger ! Je n’arrive pas à avaler quoi que ce soit ! » Son bateau, Napadelis, est un Mini série. Il le prend en main avec l’objectif 2027 en tête : « La Mini Transat, c’est mon horizon. J’ai encore le temps de progresser. »
Anne-Justine, de l’Ovalie à l’Atlantique
© Jakez Le Gall
Le parcours d’Anne-Justine Dion est improbable. Née à Orléans, dix ans de rugby pro en Top 14, et une révélation lors du départ du Vendée Globe 2020. « J’ai eu un coup de cœur pour ce sport de dingue voyant le départ du Vendée Globe. En février 2022, j’ai fait un stage aux Glénans. Et j’ai tout changé dans ma vie. Je me suis installée à Brest, j’ai récupéré mon Mini en janvier 2024. Je suis partie de zéro. »
L’an passé, elle a beaucoup navigué en double. LA Pornichet Select 6.50 sera son premier face-à-face avec la solitude du large. « Je veux finir la course, me sentir bien à bord. Apprendre à gérer les nuits, la brise… et moi-même. »
LA Pornichet Select 6.50, c’est tout ça : un concentré d’émotions, de premières fois, de destins qui se croisent sur des bateaux de 6,50 mètres. Des histoires de passion, de dépassement, et de transmission. Chaque concurrent embarque avec ses forces, ses failles, et une promesse à soi-même : aller au bout de ses rêves…
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