Depuis le passage des Abers et de l’île Vierge, connue pour son phare le plus haut d’Europe, la flotte du Trophée Banque Populaire Grand Ouest a connu un net ralentissement. Ce dimanche matin, Éole a coupé les ventilateurs pénalisant surtout les duos les plus proches de la terre, qui ont connu les affres de la pétole. Une mésaventure dont a malheureusement fait l’amère expérience l’équipage bizuth d’Alofi Sailing (Lavayer/Schouller). Cet après-midi, après moins de 30 heures de course, il ferme la marche et concède un retard de plus de 20 milles sur la tête de flotte restée très compacte.
De Batz aux Héaux… de Bréhat
Sur une mer d’huile, alors que les Figaro Beneteau 3 dépassaient difficilement les 2 nœuds de vitesse ce matin, les équipages n’ont pas dû ménager leur peine pour gagner des milles et du terrain dans des conditions propices aux retournements de situation. Un contexte au gré des petits vents et des courants qui fait forcément le bonheur des spécialistes des batailles à armes égales. Ces experts tirent tous les bénéfices de leur connaissance des effets de site et de leur solide maîtrise des réglages fins.
Cet après-midi, la régate se poursuit de plus belle au large des côtes de Bretagne Nord dans les rangs très serrés de la flotte qui progresse ce dimanche au large des Sept-Îles. Aux avant-postes, la première ligne du classement s’échange au gré des pointages. Après le passage au large de Batz et de la baie de Morlaix à la mi-journée, ils ont bien du mal à départager les duos au large de la Côte de Granit Rose.
En 4ème position, Élodie Bonafous et Corentin Horeau (Quéguiner-La Vie en Rose) plantent le décor : « On est passé dans les Côtes d’Armor. Il fait beau, il fait chaud. On voit Espoir, Endered et juste derrière le phare de Triagoz. Mer plate, le ciel s’est dégagé. On n’a pas trop d’algues pour l’instant. On a bien bataillé toute la nuit, malheureusement on a un petit peu perdu, mais on a les petits copains à portée de fusil. Nous sommes sous gennaker et let’s go vers Chausey ».
Vers Chausey dans la nuit
D’après les dernières estimations, ce groupe de tête est attendu dans la nuit au passage de l’archipel le plus septentrional du parcours. Une fois paré, il sera alors temps de faire demi-tour pour retrousser à nouveau la Manche au gré des vents évanescents et des courants ; ces deux véritables juges de paix de cette régate côtière qui n’a rien d’une partie facile. Notons d’ailleurs le joli début de course des deux bizuths de Bled Runner (Bled/Guyader), qui pointent en 11ème position à moins de trois milles de la tête de flotte.
Mots du large
Basile Bourgnon (Edenred) : « Nous sommes aux Sept-Îles, dans le peloton de tête et ce n’était pas facile avec du vent très faible. Mais nous sommes dans le bon paquet, et là c’est champagne sailing à bord d’Edenred, tout va bien ! »
Alix Schouller (Alofi Sailing) : « On a eu une grosse période de vent mou. On a eu très peu de vent toute la matinée, on a même fait un peu de marche arrière. Et maintenant, en début d’après-midi, ça y est, on a du vent, on avance. Mer plate, c’est Hawaï ! »
Ulysse David (FAUN) : « Réveil un peu difficile, ce dimanche matin. On est arrivé un peu trop proches de la côte au nord de la Bretagne. On s’est fait coincer dans la pétole : manque de vent, tampon à la côte. Tout le monde est un peu passé au-dessus. On a tout à refaire, mais la route est encore longue. »
Léo Bothorel (Centre Excellence Voile – Secours Populaire 17) : « On est juste après Ouessant après un bord de gennak’. Le début a plutôt été plus venté que prévu. On a passé la Chaussée de Sein vers 22h, tous très groupés. Les conditions sont hyper bonnes, c’est vraiment chouette ! »