Sein, Ouessant, Batz, Bréhat, Chausey… Les îles et archipels qui jalonnent la pointe Bretagne s’égrènent au fil des milles, que la flotte du Trophée Banque Populaire Grand Ouest parcourt sur le tracé tout en trait de côte.
Après la remontée de la Manche pour rejoindre l’archipel normand que les premiers ont paré cette nuit, les duos progressent sous spi dans un flux de nord-est, établi à 12-15 nœuds cet après-midi, en direction de la pointe Bretagne et de la mer d’Iroise. Ils sont attendus vers 21 heures ce soir à l’entrée du chenal du Four, en direction de Molène qu’ils salueront dans la foulée. Ils pourront alors descendre vers le raz de Sein, puis la porte de Glénan qu’ils devraient doubler dès les premières lueurs du jour demain mardi.
La bataille Batz
La régate fait toujours rage, notamment aux avant-postes où le moindre dixième de mille et chaque longueur de bateau se disputent très cher. Cet après-midi, honneur au duo de Centre Excellence Voile – Secours Populaire 17, qui joue des coudes depuis hier avec les premiers de cordée, Edenred (Basile Bourgnon-Tom Laperche), Queguiner-La Vie en Rose (Elodie Bonafous-Corentin Horeau) et tous les autres du groupe de six bateaux réunis dans un mouchoir d’un mille au dernier pointage.
Ce lundi après-midi, le gros des duos progresse vers Roscoff et l’île de Batz, à laisser à bâbord ; objet de toutes les convoitises dans cette Manche retour, le long des côtes qui déclinent leurs reliefs escarpés baignés par des eaux mal pavées.
« Derrière moi, l’île de Batz, on a passé l’après-midi à batailler sous le soleil avec un petit quatuor », se réjouit le bizuth Léo Bothorel, co-skipper de Romain Le Gall, tout sourire de se mesurer à ce niveau de performance dans un décor de rêve, où le diable se niche dans les détails des réglages fins sur des trajectoires de haute précision.
10 leaders en 48 heures
L’intensité de cette grande régate côtière se mesure encore aujourd’hui aux dix leaders, qui depuis le départ de Concarneau, samedi à 13h15, se succèdent et se volent la politesse, à tour de rôle, en première ligne de classement. Autre indicateur qui ne trompe pas, le passage récent de la marque intermédiaire de Roscoff où les 11 premiers bateaux viennent de se succéder en moins d’une heure.
Et si de premiers écarts se sont créés dans une renverse de courant cette nuit, ils se font et se défont sur le traditionnel air d’accordéon qui accompagne ce type de navigation au ras des côtes. Rien n’est joué et tout reste à faire sur ce parcours parsemé d’écueils et de chausse-trappes qui ne laisse aucun droit à l’erreur.
Loïs Berrehar, vainqueur en titre de ce Trophée BPGO, associé cette année à Charlotte Yven, en fait aujourd’hui les frais après avoir pris un mauvais départ en baie de La Forêt. Ce lundi après-midi, il progresse en 13e position. Après avoir accusé jusqu’à 20 milles de retard, il n’en concède plus que 13. Doucement, mais sûrement, il reprend des milles et du terrain sur l’imperturbable tête de flotte. Les prochains jours de course, alors qu’il reste 60% du parcours à couvrir, diront s’il parvient à continuer sur cette lancée pour se mêler à la bataille aux avant-postes…