À 1h08 (heure française) cette nuit, toujours crédité d’une légère avance sur les routages pourtant poussés à la hausse au fil du parcours, Charles Caudrelier et son équipage ont franchi en tête la porte ACTION ENFANCE Açores. Le Maxi Edmond de Rothschild prend l’avantage au terme du long bord de reaching qui l’a vu parcourir 770 milles à 32,1 nœuds de vitesse moyenne sur les dernières 24 heures.
Sur ce match Ultim à travers l’Atlantique, Banque Populaire qui le devançait pourtant de 38 petites secondes aux Canaries, doublait cette marque 51 minutes plus tard. Pour ces deux bateaux de tête engagés dans un grand un set océanique, la remontée au près vers Concarneau promet de prendre la tournure d’un long tie-break aux trajectoires décisives. Dès lors chaque manœuvre, chaque changement de voile et chaque virement de bord, vaudront très cher sur les 35% du parcours qu’il reste pour boucler ce Finistère Atlantique – challenge ACTION ENFANCE.
« Les conditions sont assez variables en ce moment avec pas mal de grains et de nuages. Malheureusement, on s’est laissé attraper par un grain sans vent et nos petits copains se sont échappés, même s’ils ne sont pas encore trop loin », racontait cette nuit Armel Le Cleac’h. Banque Populaire progressait alors vers la deuxième porte du parcours. Il a donc suffi d’un trou vent aléatoire dans la nuit noire pour créer un peu de distance avec son meilleur ennemi sur ce match d’une petite semaine de mer au meilleur niveau de performance.
Et le skipper de Banque Populaire, qui affiche de son côté une moyenne de 31,3 nœuds sur le tronçon Canaries-Açores, de poursuivre : « On va essayer de revenir, même s’ils ont toujours de la vitesse au vent de travers. Ensuite, on va avoir du près pour remonter vers Concarneau, avec un vent variable et des conditions différentes, notamment du vent de Nord-est très fort au cap Finisterre qui va lever de la mer. Cela ne sera pas forcément très agréable pour nos bateaux et les marins. On va voir comment on va faire pour passer tout ça. Sinon, on est plutôt en forme. On arrive à se reposer régulièrement. La fatigue ne se fait pas trop ressentir. On a réussi à récupérer de notre nuit un peu tonique en approche des Canaries. Jusque-là, c’est super, on continue de bien progresser à bord du bateau. Le fait d’être quasiment bord à bord avec le Maxi Edmond de Rothschild depuis le départ, nous a permis de tester des réglages et de valider des choses. C’est super intéressant. On est ravis. On espère continuer à rester au contact, et repasser devant si possible ! »
À 7h59, Sodebo Ultim doublait à son tour la ligne virtuelle matérialisée dans le Sud-est de l’île açorienne Santa Maria. Il affichait un retard de 6h15 sur le leader. Thomas Coville et ses hommes étaient alors suivis, environ 125 milles derrière, par l’équipage mixte d’Yves le Blevec à bord d’Actual Ultim 3, qui devrait entamer la longue remontée au louvoyage vers Concarneau dans la mi-journée, ce mardi.