Le coup d’envoi du Trophée Banque Populaire Grand Ouest – Sur la Route des Iles du Ponant a été donné comme prévu ce dimanche 1er mai, à 14h30. Propulsés par un flux de secteur sud sud-est soufflant entre 5 et 6 nœuds, les douze duos en lice se sont alors élancés depuis Concarneau pour une grande boucle de 800 milles qui devrait les mener de l’île d’Aix à l’archipel de Chausey… à moins que la météo joue les trouble-fêtes et contrarie le programme initial. En effet, après une première partie de course relativement clémente lors de laquelle les marins vont essentiellement devoir jouer les petits décalages et optimiser la vitesse, les choses pourraient se compliquer nettement après le passage des Glénan, dans la journée de mardi. En cause, une dorsale plantée sur le nord de la France et dont l’évolution demeure, pour l’heure, très incertaine. Reste que, dans tous les cas, le jeu promet d’être intense et la bagarre belle à tous les étages !
« Les premiers milles vont être plutôt tranquilles mais ça ne va pas être simple de sortir de la baie de Concarneau », a assuré Erwan Tabarly peu avant de larguer les amarres. De fait, c’est mollement que le co-skipper de Devenir et ses adversaires ont débuté la course, ce dimanche après-midi. « Toute la descente jusqu’à l’île de Groix va se faire dans des conditions de petit temps, sur un bord un peu tout droit. On ne va assurément pas battre des records de vitesse sur cette section du parcours mais les choses ne seront toutefois pas aussi simples qu’il n’y paraît », a ajouté l’entraîneur du Pôle France Course au Large de Port-la-Forêt qui n’aura, certes, pas de grandes options stratégiques à jouer sur le premier tronçon du tracé mais qui va cependant devoir négocier au mieux l’instabilité du vent, mais aussi les courants et les dévents des îles. Groix et Belle-Ile pour commencer. « Il y aura la possibilité de se faire piéger mais aussi de gagner du terrain. La vigilance sera de mise ». Un point de vue partagé par Achille Nebout (Amarris – Primeo Energie) : « Le vent va rester très faible jusqu’à ce soir ou jusqu’en début de nuit. Il va être primordial de bien gérer cette période de pétole car elle risque d’être importante pour la suite. Pour cela, il va falloir s’appliquer à bien lire le plan d’eau, soigner les réglages et se relayer efficacement car tout ce qui sera pris ne sera plus à prendre ensuite ».
Une course en trois temps ?
Si les vitesses de progression des bateaux vont effectivement rester faibles sur la route de l’île aux grenats, avec un vent qui va parfois peiner à dépasser les 2-3 nœuds, un flux de secteur sud-ouest puis nord-ouest va ensuite progressivement faire accélérer les troupes. « La vitesse et les placements seront importants et ils vont le rester jusqu’à ce que l’on repasse devant Concarneau dans la journée de mardi. La suite est, en effet, bourrée d’incertitudes », a annoncé le co-skipper d’Ambrogio Beccaria. Et pour cause, après une remontée assez rapide au reaching dans du vent médium entre Ré et Belle-Ile, les Figaristes devront alors négocier une phase de transition potentiellement très délicate. « A partir de ce moment-là, les choses risquent de se compliquer franchement. En fonction des timings, et l’installation ou non des thermiques, on peut s’attendre à ce que ce soit un peu le bazar. Idem ensuite en mer d’Iroise puis en Manche puisque l’on évoluera alors en bordure de dorsale, avec peu de vent et beaucoup de courants », a indiqué Erwan Tabarly qui, comme les autres, ne disposera alors plus de données météo récentes et précises. « Il faudra faire parler l’expérience ! », assure le Fouesnantais. « S’il est difficile d’avoir la certitude d’être en mesure de faire la totalité du parcours, la course promet néanmoins d’être très belle et très intéressante, avec à la fois du vent léger, des effets thermiques, du courant, les dévents des îles… On va pouvoir essayer des choses, prendre des risques, s’étalonner en vitesse par rapport à la concurrence… en bref, on va pouvoir trouver tout ce que l’on est venu chercher techniquement ! », a commenté de son côté Erwan Le Draoulec (Skipper Macif) qui s’est installé dans le trio de tête de la flotte peu après le départ à la faveur d’une trajectoire au ras de la côte, avec les duos Tom Dolan – Alan Roberts (Smurfit Kappa – Kingspan) et Elodie Bonafous – Alexis Loison (Quéguiner – La Vie en Rose).