Après une journée de samedi ensoleillée qui a fait le plein sur le village et donné lieu à de spectaculaires runs de vitesse au pied des remparts d’Antibes, la Finistère Atlantique s’achève dimanche avec la remise des prix à 11h. Tant sportivement qu’au niveau de l’organisation, cette deuxième édition aura été une réussite.
Le soleil étant revenu en force sur la Côte d’Azur, les Antibois se sont pressés en nombre samedi, sur l’eau pour les runs, sur les remparts surplombant le Port Vauban ou sur la plage de la Gravette pour les autres, afin d’admirer les trois ULTIM®️ qui ont participé aux runs de vitesse, affolant les chronos au fur et à mesure que le vent s’est levé. À ce jeu, c’est le Maxi Banque Populaire XI (Armel Le Cléac’h), vainqueur de la Finistère Atlantique, qui a signé le meilleur temps du jour à la moyenne de 38,3 noeuds, devant Sodebo Ultim 3 (Thomas Coville), à 35,3 noeuds, et le Maxi Edmond de Rothschild (Charles Caudrelier), à 28,1 noeuds. Ces derniers seront récompensés dimanche lors de la remise des prix sur le village officiel (11h), ainsi que SVR Lazartigue (François Gabart) et Actual Ultim 3 (Anthony Marchand), quatrième et cinquième de la course.
Une course que tous auront particulièrement appréciée, avec un parcours entre Atlantique et Méditerranée qui leur aura offert un panel de conditions et de paysages, auxquels ils sont finalement peu habitués. “On a tout eu : de la vraie pétole, de la pluie à torrent, du grand soleil, du portant, du près, de la mer cassante en Méditerranée, c’était un parcours hyper complet et exigeant. Et du départ de Concarneau jusqu’à l’arrivée à Antibes, le paysage était magnifique, c’était un terrain de jeu grandiose”, a résumé jeudi soir, quelques minutes après son arrivée à Port Vauban, Anthony Marchand.
Pour le directeur de course, Francis Le Goff, “la transition entre Atlantique et Méditerranée était très intéressante, les conditions y sont différentes, les manières de naviguer également.” Et ce dernier d’ajouter : “La Méditerranée a confirmé son imprévisibilité, avec beaucoup de transitions, mais pas forcément très marquées, ce qui fait qu’à un ou deux milles près sur un point d’empannage ou de virement, tu peux en gagner ou en perdre une cinquantaine, c’était vraiment sympa à suivre. On voit bien que tout le monde a poussé à fond, ils ont tous eu leur lot de problèmes mécaniques, mais en équipage, ils peuvent faire face à ces situations et le choix d’autoriser les pit-stops permet d’avoir les cinq bateaux à Antibes, c’est important.”
Tous les marins l’ont en effet dit et répété, les ULTIM®️, s’ils peuvent être menés en double ou en solitaire, sont des machines particulièrement adaptées à la navigation en équipage, particulièrement sur ces parcours variés. “C’est vraiment idéal de naviguer sur ces bateaux en équipage, confirme le vainqueur Armel Le Cléac’h. Passer le détroit de Gibraltar comme on l’a fait, avec une quinzaine de virements de bord, c’est mission impossible en solo ou en double. Là, on peut le faire sans souci, j’ai vraiment apprécié parce qu’on peut vraiment profiter du bateau à 100%, faire toutes les manœuvres qu’on veut.”
L’accueil réservé par les Antibois, venus en nombre au port Vauban admirer les cinq maxi-trimarans (déjà plus de 16000 visiteurs sur le village entre jeudi et samedi), mais également les opérations réussies vendredi avec les scolaires – visite du Maxi Banque Populaire XI par des lycéens, présence de François Gabart et Tom Laperche dans une école primaire -, confortent les organisateurs dans leur choix d’aller en Méditerranée. “Quand l’opportunité s’est présentée de venir à Antibes, nous n’avons pas hésité, expliquent Mathieu Sarrot et Emmanuel Bachellerie, cofondateurs d’Ultim Sailing. C’est très important de montrer ces bateaux en Méditerranée. Il n’y a qu’à regarder dans le port autour de nous : les gens, ici, sont habitués aux bateaux hors normes, mais ils ne voient jamais nos grandes libellules de mer à trois pattes. Et quand on échange avec eux, on se rend compte qu’ils sont demandeurs, curieux, on sent une vraie attente, cette course permet ce partage. Le bassin méditerranéen est sous-exploité, alors que ces bateaux permettent d’y aller en 4-5 jours.”
Cet intérêt s’est confirmé dans les médias locaux, qui ont largement couvert la Finistère Atlantique, entre directs sur France 3 Côte d’Azur et pleines pages dans Nice-Matin, qui ont contribué à faire venir du monde samedi sur les quais et remparts d’Antibes. “Il est trop tôt pour faire le bilan médiatique, mais on voit bien que le fait d’adresser une presse différente, qui n’a pas l’habitude de recevoir nos bateaux, suscite un intérêt différent, Nice-Matin a été un vrai support pour nous”, confirment les organisateurs, qui ont co-construit la course avec la classe Ultim et CapMed, l’association antiboise à l’origine de la venue des ULTIM®️ en Méditerranée et organisatrice de l’événement à l’arrivée.
De nombreuses cases ont donc été cochées sur cette deuxième édition, qui en appellera forcément une troisième, en 2026. “Nous allons très vite faire le bilan précis de celle-ci avant de nous projeter vers la suivante. Il y a forcément encore beaucoup de pistes d’amélioration, mais le niveau de satisfaction affiché par les marins ne peut que nous conforter dans notre envie de poursuivre l’aventure de la Finistère Atlantique, à laquelle nous sommes particulièrement attachés”, concluent Mathieu Sarrot et Emmanuel Bachellerie.
“Il y a deux ans, on a fait le rêve de faire venir les ULTIM®️ à Antibes. Il y a six mois, on a eu tous les feux verts pour lancer l’organisation de l’arrivée à Antibes de cette course, grâce à la ville d’Antibes et à la Classe ULTIM®️. On a alors travaillé d’arrache pied avec les équipes d’Ultim Sailing pour faire que ce rêve devienne réalité. Je crois qu’aujourd’hui, du cap d’Antibes au Fort Carré, les petits et les grands, ce rêve, nous l’avons tous vécu ensemble devant le spectacle magnifique de ces ‘machines à vents’”, indique Philippe Gavin, l’un des trois fondateurs de CapMed avec beaucoup d’émotion dans les yeux.
